#2 : Des "menus verts" dans l'ensemble des institutions publiques des États membres de l'UE
Appeler les États membres de l'UE à institutionnaliser et valoriser l'existence d'un menu quotidien sans viande ni poisson dans l'offre de restauration de leurs institutions publiques (cantines scolaires et universitaires, restaurants des administrations publiques, restauration hospitalière et pénitentiaire, maisons de retraite).
Version intégrale de cette mesure
Les maladies dites de civilisation — épidémie de surpoids et d'obésité, diabète de type 2, maladies cardiovasculaires… — se sont très largement répandues au sein de l'Union Européenne ces dernières années. Cette région du monde fait donc face à un défi majeur de santé publique. Le diagnostic est clair : entre sous-consommation de fruits et de légumes, surconsommation de produits d'origine animale (viande, oeufs, produits laitiers), excès en apports caloriques, les régimes alimentaires des Européens sont de moins en moins sains, devenant par voie de conséquence facteurs de risque pour la santé humaine.
Face à ce défi partagé par tous les États membres de l'Union Européenne, cette dernière a le devoir de mettre en place une stratégie plus ambitieuse que celle qui a été suivie jusqu'à présent. Pour prévenir efficacement les maladies chroniques et promouvoir la santé au sein de l'UE1, l'UE doit notamment encourager bien plus activement l'adoption de régimes plus sains en axant sa stratégie globale de communication et de prévention sur la promotion des protéines végétales et d'une alimentation plus végétale.
Pour se faire, l'UE doit encourager, amplifier, généraliser la dynamique proactive observée au Portugal et en France : il est en effet désormais obligatoire de servir un menu végétarien ou végétalien au moins une fois par semaine dans toutes les cantines scolaires françaises. Au Portugal, c'est un menu totalement végétal que toutes les cantines publiques (écoles, universités, hôpitaux, prisons, autres structures publiques) doivent être en mesure de proposer à leurs hôtes quotidiennement2. L'UE, en appelant ses États membres à végétaliser tout ou partie de l'offre de restauration de leurs institutions publiques, peut oeuvrer efficacement pour des modes de vie plus sains, tout en s'adaptant aux attentes et aux évolutions des sociétés européennes3.
- Ces objectifs font partie des axes principaux de travail de l'UE en matière de politique de santé sur la période 2016-2020 ; DG Health & Food Safety (European Commission), Strategic Plan 2016-2020, 20.12.2017, accessible ici. ↩
- Assembleia da República, Lei n.º 11/2017 de 17 de abril, Estabelece a obrigatoriedade de existência de opção vegetariana nas ementas das cantinas e refeitórios públicos, Diário da República, 1.ª série — N.º 75 — 17 avril 2017. Voir également cet article de Metro UK, accessible ici. ↩
- Le nombre de citoyens européens optant pour une alimentation végétarienne, végétalienne ou flexitarienne est en augmentation continue [A titre d'exemple, en France, 34% de la population réduit sa consommation de viande et de poisson (Etude Kantar Worldpanel, novembre 2017) et 11% des 16-25 ans sont végétarien-ne-s ou végétalien-ne-s (Sondage Diploméo, 2017)] - un intérêt qui se traduit par une forte croissance des alternatives aux produits carnés et laitiers sur ces dernières années. ↩
