Nos demandes prioritaires

1. Développer l'offre végétarienne au sein de la restauration collective
Ces dernières années, une prise de conscience autour des enjeux environnementaux, éthiques et de santé publique incite le grand public à choisir des régimes alimentaires plus durables et respectueux de la planète et des animaux.
Sachant que de la maternelle au lycée, deux enfants sur trois, soit plus de 7 millions d’enfants, mangent à la cantine au moins une fois par semaine, la restauration collective scolaire représente plus d’un milliard de repas chaque année. Il apparaît donc indispensable qu’elle réponde à la demande de végétalisation des assiettes exprimée par les usagers.
De plus, en diversifiant les protéines proposées, les cantines jouent un rôle central dans la lutte contre le réchauffement climatique tout en faisant découvrir de nouvelles saveurs aux convives.
En ce qui concerne la restauration collective scolaire, la loi Climat et Résilience a pérennisé le menu végétarien hebdomadaire introduit par la loi EGALIM. Cependant, l’AVF a conduit une étude qui prouve que 40% des collèges et lycées ne proposent pas systématiquement le menu végétarien hebdomadaire et ne se conforment donc pas à la loi.
L’AVF (Association Végétarienne de France ) demande donc que :
- que l'état mette en place un meilleur accompagnement et que des mesures coercitives soient considérées en cas de non respect des obligations ;
- qu'à terme, chaque cantine scolaire propose un menu végétarien pour tous les convives une fois par semaine, mais également une option végétarienne (entrée(s), plat(s), dessert(s)) les autres jours de la semaine et/ou un autre menu végétarien pour tous les convives un autre jour de la semaine.
2. Augmenter la production de légumineuses à destination de l’alimentation humaine
En 2017, le total des émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole représentait 18,5% des émissions françaises. Ses émissions directes sont constituées de la manière suivante :
- 44,8% consécutives aux émissions de méthane, principalement du fait de l’élevage ;
- 42,6% issues des émissions de protoxyde d’azote utilisé pour la fertilisation azotée ;
- 11% inhérentes à la consommation d’énergies fossiles par l’agriculture.
Afin de respecter la stratégie nationale bas carbone (SNBC) adoptée par décret du 21 avril 2020 qui vise une réduction de 18 % des émissions du secteur en 2030 (par rapport à 2015), la végétalisation de l’agriculture semble incontournable.
Comme précisé dans le plan de stratégie nationale pour les protéines végétales de 2020, les protéines végétales, par opposition aux protéines animales, sont issues des végétaux dont on utilise soit les graines (soja, pois, féverole, lupin, lentille, pois chiche, haricots), soit la plante (luzerne, trèfle, lotier, sainfoin). L’accroissement de ces cultures, qui permettent de fournir des taux élevés de protéines avec des vertus agronomiques et environnementales reconnues, est un levier d’action clé sur l’accompagnement des transitions agroécologique et climatique.
D’autre part, la France ne produit que la moitié des protéines végétales nécessaires à l’alimentation de ses animaux et un tiers de celles à destination de la consommation humaine. Dans un contexte économique où les tensions sur les prix et la disponibilité de ces matières sont amenées à s’accroître, cette dépendance aux protéines d’importation représente un enjeu stratégique majeur pour le système agro-industriel français.
Dans le cadre du renforcement de la souveraineté alimentaire française et de la valorisation d’actions en faveur de la transition écologique, mettre l’emphase sur le développement de la production des protéines végétales, notamment à destination de la consommation humaine, semble une évidence.
L’AVF (Association Végétarienne de France) demande :
- l’augmentation des surfaces agricoles françaises utilisées pour la production de légumineuses à destination de la consommation humaine
- des aides financières plus avantageuses pour les cultures agricoles plus durables.
3. Lutter contre la déforestation importée liée à la consommation de viande
Deuxième importateur mondial de soja, l’Europe en est le premier consommateur par habitant. Contrairement aux idées reçues, la grande majorité de ce soja se retrouve indirectement dans les assiettes par l’intermédiaire de la consommation de produits d’origine animale, les industriels utilisant cette légumineuse comme source principale d’alimentation pour les animaux d’élevage.
Afin de nourrir ces animaux dont la consommation ne cesse d’augmenter, les pays européens ont massivement recours aux importations, principalement issues d’Amérique latine. Pour satisfaire cette forte demande, la destruction des forêts fait place nette pour l’installation continue de cultures de soja, ce qui épuise les ressources locales et détruit les écosystèmes et leur biodiversité.
Cette région du monde souffrant de conjonctures politiques complexes et peu soucieuses des problématiques environnementales, la solution la plus efficace pour lutter contre la déforestation est de réduire sérieusement la demande et, donc, nos importations. Afin de répondre à cette problématique, le plan de Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée, adopté le 14 novembre 2018, a pour but de “mettre fin d’ici 2030 à la déforestation causée par les importations françaises de produits forestiers ou agricoles non durables, concourant par là-même à la mise en œuvre des Objectifs de développement durable.”
Bien que de nombreux acteurs, publics comme privés, se soient engagés à réévaluer leur cahier des charges, aucun changement significatif des pratiques d’achat et de production n’est encore visible. Les six premières années de déploiement de ce programme ont été axées sur la valorisation d’acteurs vertueux, le partage de connaissances et la signature de nombreux guides d’achat et manifestes. Désormais, il semble pertinent que la seconde partie de ce plan national propose des mesures plus coercitives afin d’accélérer le changement des pratiques d’importation et de garantir l’atteinte des objectifs initiaux valorisés auprès de l’Union Européenne.
L’AVF (Association Végétarienne de France) demande ainsi :
- la suppression de l’accord européen de libre échange avec le Mercosur
- l’institution d’une taxe douanière à l’importation sur les produits forestiers ou agricoles non durables contribuant à la déforestation, notamment dans les filières du soja, du bœuf et de ses co-produits.
Cette mesure devrait avoir pour conséquence :
- une sélection plus durable de nos partenaires commerciaux ;
- une prise de conscience des consommateurs du poids de leurs achats sur la lutte contre la déforestation ;
- une valorisation des productions forestières et agricoles françaises.
